FARADAY FUTURE FF91 Rendre l'impossible possible ?

PhB
31 janv. 2017
4 min de lecture

Si Elon Musk a choisi le nom de Tesla pour sa marque de véhicules électriques en référence à Nikola Tesla, un inventeur et ingénieur mécanique américain d'origine serbe à qui l’on doit diverses avancées dans le domaine de la téléphonie et l'ingénierie électrique de son côté Faraday Future a choisi pour plus de légitimité d’évoquer dans son patronyme, Michael Faraday, un physicien et un chimiste britannique, connu pour ses travaux fondamentaux dans le domaine de l'électromagnétisme, l'électrochimie, le diamagnétisme, et l'électrolyse.

La marque Faraday Futur, basée à Gardena en Californie est née en 2014. Parmi ses principaux investisseurs, on trouve l’industriel et milliardaire chinois Jia Yueting également à la tête du groupe technologique chinois LeEco . Une figure incontournable dans le secteur des vidéos en ligne, dans les retransmissions sportives, les smartphones, des vélos et des téléviseurs intelligents, mais aussi l'automobile. En Chine, le marché de la voiture électrique est en plein boom grâce à l’aide financière de l’état, à la présence de plus de 81.000 stations de recharge publiques et aux mesures de restriction de circulation des véhicules thermiques. Avec l’apport d’opérateurs privés, la Chine devrait avoir 4,8 millions de stations de recharge en fonctionnement d'ici à 2020, afin de répondre aux besoins de charge de 5 millions de véhicules électriques. Les ventes de véhicules électriques et hybrides plug-in ont quadruplé à plus de 330.000 unités en 2015 et ont augmenté de 162% l’an dernier.

A Las Vegas cette année, lors d’un show façon « apple keynote », on a enfin découvert le premier modèle de Faraday Future, la FF91. A cette occasion, le maître de cérémonie Nick Sampson, un ex de Tesla, Lotus et Jaguar, en charge de la recherche-développement, reconnait que « Partir d'une feuille blanche est un réel avantage». Pour le vice-président de Faraday Future, « ce projet est une nouvelle espèce de véhicules, pensé pour reformater le futur, l’industrie automobile et la mobilité ».

Ce modèle FF 91 est appelé à être commercialisé courant 2018. Moyennant 5.000 dollars il est possible de réserver un exemplaire même si aucun prix n’a été communiqué. Son prix serait estimé à 150.000 $. Dernière controverse, celle de Business Insider, les 64.000 réservations annoncées à la suite du CES ne représenteraient qu’une soixantaine de pré-commandes fermes. Pour les représentants de Faraday Future, la polémique est vaine, seulement 300 exemplaires de l'édition de lancement de la voiture Faraday Future FF91 "Alliance Edition" seraient proposés à la réservation aux internautes.

Sa carrosserie, à mi-chemin entre berline et SUV adopte des portes à ouverture antagoniste. Peter Savagian, le responsable de la propulsion, affirme qu’avec une puissance équivalente à 1050 ch, la FF91 est la plus rapide au monde (avec une vitesse estimée de 320 km/h). L’objectif étant de battre la Tesla Model S P100D , jusqu'ici la plus rapide du monde de sa catégorie, avec un 0 à 100 km/h couvert en 2,64 s. C’est non seulement une rivale des Tesla, mais aussi des Ferrari et des Bentley. Selon la norme européenne, son autonomie devrait atteindre 700 kilomètres. La FF 91 est équipée d'une batterie de 130 kW/h, contre seulement 100 kW/h pour la Tesla Model S. Naturellement, on trouve à son bord les dernières avancées en matière de connectivité et de conduite autonome, avec une technologie lui permettant de se chercher une place toute seule, la reconnaissance vocale et faciale, la synchronisation de votre smartphone, le wifi, l’individualisation des paramètres de confort et même de l’intelligence artificielle pour anticiper vos besoins.

Cet optimisme est rattrapé par des informations négatives provenant de diverses sources sur l’état financier de Faraday Future. Une rumeur circule comme quoi, à la suite d’une dette de près de 400 millions de dollars, les fournisseurs et partenaires abandonnent petit à petit le projet, entrainant l’arrêt des travaux de construction de l’usine. La plainte pour défaut de paiement de la société The Mill, un des fournisseurs de Faraday Future qui n’aurait perçue que 20.000 $ sur une facture de 1,82 million de dollars, montre que cette start-up fait preuve d’une organisation défaillante, d’une fuite incontrôlable de ses capitaux entrainant l’accumulation d’impayées. Auparavant, ce sont les départs de l'ingénieur Porter Harris, de Marco Mattiacci, un ancien de Ferrari, chef de la marque et agent commercial, et Joerg Sommer, passé par Volkswagen, vice-président du marketing et de la croissance des produits qui ont fait les gros titres. La dernière rumeur en date concerne le "chef de la direction mondiale" de Faraday Future, Ding Lei, qui aurait démissionné pour rejoindre NextEV, un autre acteur du marché. L'entreprise a reconnu avoir gelé la construction d'une usine au Nevada. L'investissement, d'une valeur d'un milliard de dollars, avait été lancé officiellement en avril 2016. Entre-temps, le propriétaire de Faraday, le milliardaire chinois Jia Yueting, a annoncé qu'une autre usine sortirait de terre mais dans l'ouest de la Chine, d'un coût de deux milliards de dollars. L'homme était d'ailleurs présent lors de la présentation de la FF91, même s'il s'est gardé d'évoquer ces soucis, ainsi que ceux de son groupe LeEco. «Malgré les sceptiques, a conclu Nick Sampson, nous allons résister et rendre l'impossible possible !». Toutefois, face à ces difficultés, Faraday Future revoit ses objectifs à la baisse en envisageant de proposer une gamme de 5 modèles en place des 13 prévus initialement.